Le média porte aujourd’hui plus d’intérêt que par le passé ! Nous sommes d’accord pour affirmer qu’il devient indispensable dans nos vies ; que ce soit le média audio, ou le média optique, ceux- ci regroupant une quantité de diversité qu’il n’est pas utile de dénombrer dans cet article.
L'heure du numérique
Nous sommes « à l’heure du numérique » ; l’intelligence artificielle semble nous insérer dans un nouveau monde, qui pour le moment est numérique. Quel serait l’intérêt de l’IA sans le numérique et sans l’attrait du public pour une image « écran- visualisée » ?
L'œuvre d'art et la sculpture portent leur immédiateté
L’œuvre qualifiée d’œuvre- d’art possède la particularité d’être « immédiate ».
Qui n’a pas ressenti la différence entre :
- contempler une peinture dans un livre, et la découvrir en réel dans une galerie, un musée, ou encore directement dans l’atelier de l’artiste ?
- Ecouter un concert chez soi de différentes façons, et assister au concert directement interprété ?
- regarder un film sur un écran de télévision, et le découvrir dans une salle de cinéma ?
Sculpture et média
La sculpture porte en soi son immédiateté. L’intérêt de la statue se trouve dans le rapport, la rencontre, la confrontation immédiate avec le spectateur. La sculpture comme la peinture, et il nous semble pouvoir le penser pour toute œuvre d’art, précède le média.
Le média semble ne pas pouvoir exister sans l’œuvre d’art, mais l’œuvre d’art en soi est son propre média.
La sculpture fait son média
En fait la sculpture a vécu longtemps sans média, ou pour être plus précis le média était l’admirateur qui vantait l’œuvre auprès de ses amis, ou le dessinateur qui diffusait ainsi son dessin auprès de ses proches…
Il s’agit de -vivre- l’œuvre ; l’œuvre d’art a un lien au vivant.
Elle est « immédiate » dans le sens que dans l’instant se trouve son potentiel, sa particularité.
Le média, que ce soit photo imprimée ou image sur écran, ne peut servir l’intérêt de l’œuvre qui lui vient de la « non-distance », la « confrontation », avec le regard ou le touché, l’intellect…
La sculpture et le média- optique
L’immédiateté de l’œuvre d’art oppose « immédiat » et « média ».
On le voit, l’immédiat du média ou du « média- optique » ne peut se faire.
Une courte vidéo postée sur un réseau social moderne s’appelle « réel » !
Inévitablement différé, le média ne relate pas le fait dans son présent. Cela entraine une différence d’avec la réalité même.
En réalité il n’y a qu’une chose qui soit immédiate : c’est l’instant de la confrontation avec l’œuvre, le chef d’œuvre, en raison de la participation de ce chef d’œuvre au temps, sa fusion avec le temps. Consultez l’excellent article
Qui n’a pas vu que la statue est un instant fixé ?
Cette immédiateté lui donne une part avec la vérité. L’œuvre d’art touche la vérité dans un instant.
Limites de l'œuvre d'art
- Limite de la sculpture dans sa capacité de mouvance.
- Limite du film dans sa capacité tri-dimensionnelle
- Limite du concert à être « en direct »
Consulter aussi :
Limites du média
- Limite de son immédiateté
- Limite de sa tridimensionnalité
- Limite de l’évènement « en réel »
Consulter aussi :
Friedrich Kittler place l’avènement des médias optiques avec la fin des beaux- arts. Il rejoint une thèse hégélienne de la fin de l’art.
En réalité médias (optiques) et beaux- arts s’opposent ou se situent sur d’autres centres d’intérêt.
Que retenir ?
L’œuvre- d’art possède la caractéristique d’être « immédiate ». Qui n’a pas ressenti la différence entre contempler une peinture dans un livre, et la découvrir « en réel » dans un musée ?
L’œuvre est immédiate dans le sens que dans l’instant se trouve son potentiel, sa particularité.
Le média (photo imprimée, image sur écran…) ne peut servir l’intérêt qui lui vient du besoin de l’œuvre de la « non-distance », la « confrontation », avec le regard, le touché, l’intellect.
