Le drapé de la Vierge à l’enfant constitue une zone d’expression incomparable.
De plus cette zone est non seulement un témoignage de la vitalité de la sculpture mais aussi une source iconographique excellente lors des études des vêtements et des costumes des siècles concernés.
Le drapé de la Vierge à l’enfant représente 80% de la sculpture totale. Comment alors pour chaque statue que je sculpte ne pas y consacrer une étude pour choisir la meilleure expression ?
De majestueux types de drapés de la Vierge qui reflètent l'histoire
Dans l’étude « la Vierge et ses représentations » j’étudie l’évolution de la Vierge dans l’histoire, tant en peinture qu’en sculpture (la statue de la vierge à l’enfant).
Dans cet article voyons deux types de figures :
- la Vierge à l’enfant romane
- la Vierge à l’enfant gothique
Le drapé de la Vierge romane
Qui n’a jamais rencontré une vierge romane ?
Elle trône sur un piédestal, dans la chapelle ou l’église qui lui est dédiée, dans les innombrables chapelles de nos régions et même dans nos cathédrales !
L'intérêt de la Vierge romane
Dans le drapé de la Vierge romane l’intérêt sculptural se situe dans : les plis, conventionnels, parfois esthétisants, souvent peu conforme à l’anatomie.
La statue assise, où Marie porte l’enfant devant elle, limite de fait les zones sculpturales majeures, qui restent principalement celles-ci :
- les points d’attaches ; genoux et épaules
- grands plans se limitant aux jambes (devant) et parfois à la poitrine.
Les plis ressemblent souvent à de la gravure plus qu’à de la sculpture :
- plis couchés “repassés”, étagés, retombées en queue d’aronde
- ou plis cannelés
- plis concentriques entourant les articulations
- plis “en escalier”
Notre- Dame "la Brune"
Dans la statue « Notre-Dame la Brune », de nombreux plissés rigides des vêtements rappellent le style byzantin.
Comme le costume est un manteau ou « peplum », il recouvre souvent la robe, retombe en plissés curvilignes, parallèles, symétriques.
Dans la Vierge romane la statue se soumet à la sobriété de l’architecture, son « écrin », voir à sa raideur, il n’en va pas de même pour la sculpture gothique.
Le drapé de la Vierge gothique
Dans la sculpture et la statue gothique, le mouvement d’abord à peine sensible, s’affirme, se détache du cadre, sollicite et séduit ! Le « contrapposto » de la figure communique une souplesse nouvelle, le sculpteur se régale maintenant dans le jeu des étoffes, il accentue à souhait la plasticité.
La Vierge dite “gothique” est passée à l’expression de “classique”. Les sculpteurs gothiques ont développé un extrême savoir-faire en sculpture “du drapé” et des étoffes :
- plis en U étagés, parfois en “virgule, plis en éventail
- plis en volutes, plis ondulés
- plis “en bec”
- plis en tuyau de la retombée du manteau, puis « en cascade »
- plis doubles cassés au sol puis évidés ou non.
Le drapé est l'élément incontournable du sculpteur de la Vierge
Qu’il soit fouillé, riche en plis ou simple, le drapé de la Vierge est « le manteau ». Il est à la fois symbolique et un élément sculptural majeur.
BOUTIQUE
Statue de Vierge en pierre. La statue est drapée et d’inspiration des “Vierges médiévales”
Dans les plis du manteau de la Vierge sont contenus tous les enfants !
Le manteau est souvent vu comme une représentation de la pureté et de la virginité. Il symbolise également la fonction de mère de Dieu, enveloppant et protégeant l’enfant Jésus comme elle le ferait pour les enfants.
