Notre-Dame de Beauregard en statue de pierre
Une statue de Vierge à l'enfant en Provence
« Si vous nous regardez avec amour, Ô bonne Mère, tous les obstacles qui s’opposent à notre salut s’aplaniront et notre âme affligée ou malade retrouvera l’innocence et la paix. »
La statue « Notre Dame de Beauregard » fut abritée dans une chapelle qui porte son nom à Orgon. Miraculeuse, la statue eut un rayonnement extraordinaire auprès des fidèles.
La statue Notre Dame de Beauregard
L'origine du "beau- regard"
« Si le nom de Beauregard vient de la splendeur unique de son site pittoresque, il lui vient aussi de la douceur du regard maternel de cette vierge qui a tourné son regard de miséricorde sur les foules suppliantes pour les exaucer ». (Père Lepicier des servites)
« La statue de Notre Dame de Beauregard daterait du début du XIV ème siècle, époque de l’installation des papes en Avignon.
Cette statue en bois polychrome représente la Vierge debout tenant sur son bras gauche l’enfant Jésus, qui lui caresse le menton de sa main droite.
Elle porte trois vêtements : la robe, le manteau et le voile qui descend en arrière de la tête jusqu’à mi- corps.
- le rouge de la robe désigne la mère qui donne la vie et son sang à son enfant.
- La couleur bleu du manteau fait penser au bleu du ciel
- Le voile blanc est le symbole de la pureté. »
Les caractéristiques de la statue de la Vierge en bois
Située dans l’église d’Orgon, la statue Notre Dame de Beauregard est en bois marouflé.
Sa hauteur est de 141.5 cm.
Polychromée elle est repeinte probablement à l’époque de la construction de la chapelle (19e siècle). Les couleurs du voile, de la cape et de la robe, ne sont pas cohérentes.
On peut distinguer aussi :
- La couronne en métal de la Vierge et celle de l’enfant sont ajoutées.
- La base en planches de bois est vissée à la statue par des pâtes métalliques, elle n’est pas d’origine.
Lors des grandes cérémonies religieuses, la statue était enveloppée d’un voile doré sur lequel les fidèles accrochaient des présents.
Profanée par le baron des Aldrets en 1562 la statue resta intacte après avoir été précipitée du haut de la falaise. Ce qui fut attribué comme un miracle.
Au cour des siècles, selon les fluctuations religieuses, elle résida soit dans la chapelle de Beauregard, soit dans l’église paroissiale où elle réside encore.
Observations de la statue
- La statue devait porter à l’origine une couronne sculptée dans sa masse ; ce qui est nettement distinct dans la sculpture du sommet de la tête (voir sur la photo ci-dessous)
- La main droite de la vierge, la tête de l’enfant, la main gauche de l’enfant, sont désolidarisés de la masse de la statue.
- Plusieurs morceaux de la statue sont manquants : des morceaux de drapé, le pied droit de la Vierge…
- Des zones ont été peintes sur des parties manquantes, ce qui prouve que la peinture actuelle n’est pas d’origine.
La statue a t-elle été repeinte à l’époque de la construction de la chapelle ? (voir pour cela l’article)
Notre Dame de Beauregard, une histoire dans l'histoire
« Souvenez- vous, Ô Notre Dame de Beau- regard, avec quel œil de tendresse et de compassion Vous daignez considérer du haut de votre trône glorieux les afflictions de notre cœur et les maladies de notre âme ! Que de chagrins n’avez- vous pas apaisés, que d’infirmes n’avez- vous pas guéris, que de pécheurs n’avez- vous pas arrachés à l’empire du démon, votre implacable ennemi. Profondément persuadés que vous jouissez au ciel d’une très grande puissance, nous venons, pauvres exilés, de prier de tourner sur nous vos yeux pleins de miséricorde. Si vous nous regardez avec amour, Ô bonne Mère, tous les obstacles qui s’opposent à notre salut s’aplaniront et notre âme affligée ou malade retrouvera l’innocence et la paix.
Regardez- nous, Ô Marie, de votre beau regard de Mère, écoutez nos ferventes supplications et daignez les exaucer. Ainsi soit- il ! » (Cette prière est attribuée au révérend père Casimir Granier, Capucin, XIX ème siècle)
Le miracle
Il est fait mention du petit doigt de la main droite qui est seul manquant après la chute de la statue.
Voir le livre de René Fages et Louis Tertian, Orgon (monographie).