Au sein de la sculpture, un art qui fige le mouvement dans la matière, se tisse une relation complexe avec le temps.
Chaque œuvre sculptée porte en elle une empreinte temporelle, capturant l’instant et le pérennisant dans une danse infinie avec l’éternité.
Dans cet article, nous plongeons dans le dialogue entre la sculpture et le temps.
Car la sculpture devient
- une chronique visuelle
- une mémoire pétrifiée
invitant à contempler la fluidité du temps à travers des formes immuables.
La sculpture est un temps, un temps fécond, comme arrêté.
La statue est sans durée, ou plutôt d’une durée éternelle. Elle trouve dans cette durée sa vie, son expression.
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ToggleLe temps et l'instant dans la sculpture
Le temps est
- un instant
- ou l’éternité.
Pas de mouvement de la sculpture, pas de déplacement dans l’espace qui inscrirait le mouvement dans le temps et l’histoire.
Si la statue est récit dans l’image, de toute façon je sais cette image fixée.
La durée est donc l’instant fixé dans un seul moment capté.
Consulter aussi
Le temps dans une sculpture
Le temps dans une sculpture est celui qui est capté pour être fixé : Est- ce que je parle seulement du temps de la fabrication de l’œuvre ?
Ce qui est fixé est donc l’existant, une vie « arrêtée ».
Dans cet instant choisi se trouve l’Existence de la statue, du personnage représenté.
Le temps et l'exprimé
Le temps en question est en rapport avec l’«exprimé» : La statue semble figée, la « statue est statique». Le temps arrêté est contenu en elle.
La statue exprime un temps, son temps. Celui qui est son propre temps, unique. La vie jaillit de ce temps qualifié d’instant.
Qu’importe le temps de la fabrication ! celui- ci est caduque, devenu sans importance ; il aura été de
- dix heures
- quarante heures,
- quatre cents heures
Ce qui compte c’est le geste, unique, bref.
L'inspiration pour l'ex-piration dans le temps
Cette inspiration, vécue par moi, sculpteur, et située dans le temps et l’histoire, va s’incarner : Du début à la fin de la création de la sculpture, le geste, cette «motivation» auront été les mêmes, uniques, en unicité.
Au départ la statue est « concept cordial »:
Un concept, qui va prendre forme, et qui à mesure de la forme naissante, apparaissante, va
- s’ « intra- motiver »,
- se nourrir de sa propre apparition
- se conforter lui- même
- s’affirmer et se trouver alors matériel.
Pourtant le « concept cordial » -est- déjà la forme.
Mais il est engagé dans un processus d’apparition, de partage à d’autres contemplatifs, chose qui ne pouvait se faire dans le mental.
J'aime ce temps de la sculpture
J’aime ce temps exprimé dans une statue ; j’aime sa prestance, que Tout soit en elle, ou que Tout soit contenu dans cet instant en fait, dans un unique temps.
Je trouve cela dans la statue, plus que dans la peinture ; est- ce à cause de la matérialité de la statue ?
Mais dois- je parler de « matérialité » puisque ce mot semble inadéquat pour exprimer l’esprit qui préside l’œuvre !
Le temps se réfléchit avec le rien et la création
Qu’il y ait un « rien » je l’admets.
Comment admettre le « rien » si ce « rien » revient à Dieu qui seul crée de «rien»?
Toutefois créer une statue contient initialement un «rien» :
Quelle serait ma motivation si un rien «n’était pas» ?
– Ce rien est défendable.
Alors parler de ce « rien » à l’origine de la statue, est en soit contradictoire ; je ne peux qu’essayer d’en aborder les contours… et ne pas attaquer la question « de front »…
L’inspiration, située dans le temps, va s’incarner du début à la fin de l’apparition de la statue.
Cette «motivation» aura été la même, unique, dans son unicité.